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Un pôle de développement de la réadaptation médicale pour la région des grands lacs

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Mr Jean-Louis Thonnard (UCL), Mr. Stephan Plumat (APEFE) et Mr. Jean-Joseph Nyandwi (COPED).Ce mercredi 20 juin, s'est tenu au siège de l'APEFE une réunion entre les partenaires du projet « développement kinésithérapie et réadaptation médicale », actuellement en phase de démarrage au Burundi. Mr. Stéphan Plumat, directeur de l'APEFE, et Etienne Godin, responsable géographique pour le Burundi, ont rencontré Mr Jean-Louis Thonnard, Docteur en réadaptation à Faculté des Sciences de la Motricité (FSM) de l'Université Catholique de Louvain (UCL), et Mr. Jean-Joseph Nyandwi, directeur financier du Conseil pour l'Education et le Développement (COPED).


La COPED est une ONG burundaise spécialisée, entre autres, dans la formation et la sensibilisation des populations locales en matière de santé. Depuis 2006, ils ont entamé avec l'aide de l'UCL, un programme de promotion et d'organisation de la kinésithérapie et réadaptation médicale au Burundi. Dans ce cadre, l'APEFE et le Ministère de la Santé Publique (MSP) burundais ont programmé pour la période 2011-2013, un projet d'appui au développement des capacités de rééducation-réadaptation, visant à renforcer les performances du système national de santé, par l'amélioration de l'accès et de la qualité des soins de santé offerts à la population.

Elaboré sur les bases du succès d'un programme similaire au Bénin, le programme de kiné-réadaptation de l'APEFE au Burundi prévoit :

  • La construction, sur le site du Centre Hospitalier-Universitaire (CHU) de Bujumbura, d'un Centre National de Référence en Kinésithérapie et Réadaptation médicale (CNRKR) qui sera animé par 12 kinésithérapeutes burundais et un médecin spécialiste en réadaptation, soigneusement sélectionnés et formés au Bénin, grâce à des bourses octroyées par l'UCL, la COPED et la Coopération technique Belge (CTB).
    NB : Le CNRKR est l'étape préliminaire à la création d'un Institut Supérieur de Formation en Kinésithérapie (ISFK) qui devrait voir le jour à l'horizon 2015 au sein de la faculté de médecine de Bujumbura.
  • La création d'un service de kinésithérapie décentralisé à l'hôpital Mivo de Ngozi, suite à la formation de deux religieuses à l'Ecole Supérieure en Kinésithérapie de Cotonou ;
  • Le renforcement des capacités d'autres services de kinésithérapie et centres pour personne handicapées du Burundi qui pourront envoyer leur personnel au CNRKR pour des stages de remise à niveau.

Ce programme est actuellement au tout début de sa mise en œuvre. Il vise à terme, à faire du Burundi un pôle de développement de la réadaptation médicale, et cela pour toute la région des grands lacs (Burundi-RDC-Rwanda).


Une démarche de coopération Sud-Sud pour des acquis durables

Actuellement en phase de démarrage, le programme d'appui au développement des capacités de rééducation-réadaptation au Burundi a déjà franchi quelques étapes, à commencer par la fabrication des équipements de kinésithérapie de février à mars dernier. Un partage d'expertises, du Bénin vers le Burundi.

120315-BU-303-7Pour pouvoir disposer du matériel nécessaire à la mise en oeuvre du programme, l'APEFE a fait appel à Benoit Gayet, responsable de l'entreprise béninoise en charge de la fabrication des équipements du programme d'appui au développement de la kinésithérapie à Cotonou. De février à mars 2012, ce jeune menuisier béninois a formé pour l'APEFE, les employés de l'entreprise burundaise qui a remporté le marché.


Le programme kiné-réadaptation mis en place par l'APEFE il y a plus de 10 ans au Bénin, a en effet réalisé la formation des menuisiers béninois aux techniques spécifiques à la fabrication du matériel de réadaptation médicale. Grâce au partage de connaissances et à l'échange d'expériences, le programme de kiné-réadaptation béninois capitalise ses acquis et développe le potentiel régional en soutenant collaborant avec le Burundi.

Fort de cette expérience, Benoit Gayet a été commissionné par l'APEFE pour transmettre son savoir-faire à ses pairs burundais : "J'ai été confronté à des techniques de fabrication en menuiserie différentes de celles que nous utilisons au Bénin", déclare-t-il dans son rapport de mission à l'APEFE. "Le bois disponible au Burundi (eucalyptus et cyprès de plantation) est très différent de celui que nous utilisons au Bénin (bois de la forêt tropicale) ; Cela suppose des techniques de construction différentes. Etant donné la rapide raréfaction du bois de la forêt en Afrique de l'Ouest, ces techniques burundaises pourront être utiles dans l'avenir au Bénin. Nous possédons en effet des plantations d'eucalyptus au Bénin mais nous ne l'utilisons jusqu'à présent que comme bois de chauffe. Je pense donc faire des essais de fabrication de meubles en eucalyptus à Cotonou et les proposer à ma clientèle", ajoute-t-il avec entrain.

Dans ce cadre, l'activité a permis de réaliser les équipements nécessaire au démarrage de deux nouveaux services :

  • Le premier, situé en périphérie, à 125 km de Bujumbura, fait partie de l'hôpital Mivo de Ngozi. Il est placé sous la supervision de deux kinés religieuses, récemment rentrées de leur formation au Bénin.
  • L'autre, le futur CNRKR, est situé en plein centre de la capitale, dans une maison mise à disposition du programme par le COPED, en attendant que le bâtiment soit construit sur le site du CHU de Bujumbura. Ce deuxième service est placé sous la supervision des deux lauréats du groupe de 12 jeunes kinés, partis se former au Bénin.

Le PNDS burundais : une stratégie novatrice de rémunération des agents de santé

Armoiries du BurundiAvec ce programme d'appui au développement des capacités de rééducation-réadaptation au Burundi, L'APEFE répond aux vœux exprimés par le gouvernement burundais dans son Plan National de Développement Sanitaire (PNDS) 2011-2015. Le PNDS s'intéresse notamment à la protection des personnes handicapées, considérées comme "le groupe le plus vulnérable et le plus exposé à la pauvreté". Il s'intéresse également à la mise en œuvre d'un système de financement des institutions de santé sur base de leurs performances.

La stratégie de mise en oeuvre du PNDS au burundi est radicalement novatrice en Afrique Subsaharienne. Particulièrement proactive, elle incite les structures à être plus efficaces pour obtenir plus de financements de l'Etat, par le principe de contractualisation, d'autonomie de gestion et de rémunération à la performance. Elle prend également en compte le point de vue des bénéficiaires dans la gestion et la résolution des problèmes de santé, grâce aux associations locales engagées dans la vérification des données et l'octroi des paiements.

L'APEFE soutient les efforts du gouvernement burundais depuis plus de dix ans, et plus spécifiquement pour la période d'activité de 2011 à 2013, dans le secteur de  l'éducation et de la santé.

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